HADOPI a, depuis 2009, pour mission de luter contre le téléchargement de fichiers non libres de droits. Cependant, ses résultats demeurent encore peu convainquants. En effet, en près de 9 ans d’exercice, seulement une poignée de personnes a été condamnée et le téléchargement de fichiers en P2P n’a pas baissé…du moins, pas à cause de la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet. En effet, le streaming et le DDL (Direct Download) occupent une place toujours plus importante.

La HADOPI, une instance inefficace ?

Bien que la ministre de la culture ne cesse de rappeler, depuis avril dernier, qu’elle compte renforcer les pouvoirs de la HADOPI et s’attaquer à TOUS les sites illégaux (streaming + torrent + DDL), le bilan de la HADOPI ne semble pas aller dans le bon sens.

En effet, avec un coût annuel de 8,5 millions d’euros et plus de 10 millions de mails envoyés depuis sa création, on pourrait s’attendre à de « vrais » résultats. Il n’en est rien.

Depuis la création, seulement un peu plus de 2900 dossiers ont été transmis à la justice et que quelques uns ont abouti sur des condamnations. En 9 ans, seulement 910 personnes se sont réellement retrouvées au tribunal et la plus grande partie d’entre elles s’en sont sorties avec un simple rappel à la loi.

Cependant, on constante tout de même une intensification de la démarche graduée. Rien que sur les 6 premiers mois de 2018, ce sont 550 dossiers qui ont été transmis à la justice. C’est autant que pendant toute l’année 2016.

Hadopi bilan

Une hausse notable du streaming et du DDL

Certaines personnes essayent de sauver la HADOPI en disant qu’elle a contribué à la baisse du téléchargement et du partage en P2P. C’est vrai que ce dernier a baissé, mais cela ne signifie en aucun cas qu’il y a moins de téléchargement qu’avant.

En effet, le P2P a tout simplement été remplacé par le Streaming et le Direct Download (DDL). Ces deux types de piraterie occupent une place toujours plus importante dans notre société et ce n’est pas prêt de s’arrêter.

C’est d’ailleurs pour cette raison que la ministre de la culture ne compte pas uniquement étendre les fonctions de la HADOPI pour le P2P, mais également pour le streaming et le DDL en bannissant de Google tous les sites de téléchargement illégaux.

Le chemin apparaît donc comme encore très long pour la HADOPI mais nous pouvons bien imaginer qu’un jour, l’autorité parviendra à bloquer tous ces sites illégaux.

D’un autre côté, l’utilisation toujours plus fréquentes des VPN n’aide très clairement pas la HADOPI à lutter contre le téléchargement illégal.